Reference: apprendrelekabyle.com
AFP
Le Maroc a lancé officiellement mercredi une chaîne de télévision publique en amazigh (berbère), qui "émettra à 70% dans les trois parlers amazighs", a déclaré à l`AFP Khalid Naciri, le ministre marocain de la Communication.
Baptisée Tamazight, cette nouvelle chaîne émettra (aussi) des programmes sous-titrés en arabe, "pour ne pas en faire un ghetto amazigh", a ajouté M. Naciri.
Pour Ahmed Boukous, recteur de l`Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), "c`est l`aboutissement des attentes sociales et des revendications des Amazighs".
L`IRCAM n`a toutefois été associé qu`en partie à l`élaboration des programmes. "C`est parce que la chaîne dépend du ministère de la Communication et de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), a précisé M. Boukous à l`AFP. Nous avons tout de même été consultés pour le contenu des programmes".
Les Marocains auront désormais accès à Tamazight via la TNT et le câble, six heures par jour en semaine et dix le week-end. Les programmes définitifs seront diffusés à partir du 1er mars.
Tamazight - qui devait à l`origine commencer à émettre le 30 décembre dernier - proposera des émissions de divertissement, des reportages, des informations, des pièces de théâtre et des téléfilms, tous produits au Maroc, a indiqué Mohamed Mamad, directeur de la chaîne.
"J`espère que nous serons en mesure d`offrir des programmes économiques et culturels intéressants en +prime time+. Les autres chaînes les diffusent aux heures de faible audience", a déclaré M. Mamad.
Selon Faïçal Laraichi, PDG de la SNRT, "plusieurs dizaines de personnes (20 journalistes et 70 techniciens) ont été recrutées" pour la nouvelle chaîne, avec un budget de fonctionnement annuel de quelque 60 millions de dirhams (environ 5 millions d`euros).
Selon le recensement de 2004, 8,4 millions de Marocains (sur un total de 31,5 millions) utilisent l`un des trois principaux parlers berbères (le tarifit, le tamazight et le tachelit). Ce chiffre est toutefois contesté par de nombreuses personnalités au sein de la communauté amazigh, qui l`estiment exagérément bas.